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Serge Camats, témoin des origines et de l’évolution du RLISE

Une série d’entretiens pour mieux connaître le RLISE

Dans le cadre de sa mission de proximité, le Réseau Local d’Initiatives socio-économiques (RLISE) lance une série d’entretiens avec des membres de son conseil d’administration. L’objectif : vous permettre de mieux connaître l’association, son histoire, ses actions et les personnes qui la font vivre. Ces témoignages mettront en lumière le passé, le présent et les perspectives d’avenir du RLISE, à travers la voix de celles et ceux qui s’y investissent depuis longtemps ou plus récemment.

Ces entretiens débutent avec Serge Camats, l’un des piliers de l’association. Son témoignage nous replonge aux origines du RLISE et éclaire l’évolution d’une structure qui, au fil des années, a su devenir un acteur majeur de la vie socio-économique locale.

Quand on évoque les origines du Réseau Local d’Initiatives socio-économiques (RLIse), un nom revient souvent : celui de Serge Camats, ancien secrétaire général de la commune de Vendres. Membre du bureau dès la fondation de l’association, il aime se présenter avec humour comme l’un des « dinosaures » du RLISE. « À l’époque, nous étions quatre secrétaires généraux – Nissan, Lespignan, Valras et Vendres – à vouloir agir concrètement pour l’emploi sur notre territoire. Nous avons écrit les statuts, monté l’association et lancé les premières actions. »

Les débuts : répondre à l’urgence de l’emploi

Nous sommes alors dans les années 1990. Le chômage touche particulièrement certaines catégories sociales. Grâce à des fonds européens et à l’appui du département, une première action est lancée à destination de ce public. « C’est vraiment de là qu’est parti le RLI. Nous avons rapidement compris qu’il y avait un besoin énorme, et que l’action locale pouvait apporter des solutions concrètes », explique Serge Camats.

Très vite, les programmes se multiplient : emplois aidés, emplois jeunes, puis de nouveaux dispositifs soutenus par l’État, la région ou l’Europe. Chaque opportunité de financement est saisie pour créer des postes, accompagner des personnes en recherche d’activité, ouvrir des portes. « Ce qui nous motivait, c’était clair : quand quelqu’un sans emploi en trouvait un grâce à nos actions, c’était une vraie satisfaction. »

president Claude CLARIANA et tresorier serge CAMATS

A gauche, Claude Clariana, président du RLIse et à droite, Serge Camats, trésorier. Photo de 2011.

Un développement guidé par la proximité

Au fil des ans, le RLISE gagne en légitimité et en professionnalisation. Le département encourage la structuration en association pour faciliter les soutiens. Le lien se renforce avec les communes, puis avec la communauté de communes de la Domitienne. « Nous avons franchi un pas important en travaillant avec l’intercommunalité. Cela a permis de mieux professionnaliser nos actions et d’être reconnus par tous les échelons : État, département, région », souligne Serge Camats.

Mais il n’oublie pas que, dès l’origine, la démarche est avant tout associative et humaine. « Au départ, le RLI était perçu comme une association de proximité, au même titre que le club de rugby, qui lui aussi fait vivre le territoire bien entendu. Mais avec le temps, il est devenu un acteur incontournable de la vie socio-économique du territoire. »

L’émergence du service Création d’activité

Un tournant important intervient quand le RLISE prend conscience que l’emploi, ce n’est pas seulement accompagner les demandeurs, mais aussi soutenir les créateurs d’activité. De là naît le service Création d’activité, qui accompagne et forme des entrepreneurs locaux. « Nous étions partis d’une dynamique sociale, tournée vers les personnes en difficulté. Mais très vite, nous avons compris qu’il fallait aussi aider ceux qui créent l’emploi. Cela a ouvert de nouvelles perspectives et renforcé notre ancrage économique. »

Ce service reste aujourd’hui l’une des pierres angulaires du RLIse, en lien direct avec les besoins du territoire et la vitalité de son tissu entrepreneurial.

Ativert : un projet emblématique

Parmi les initiatives marquantes, Serge Camats cite volontiers Ativert. Créée à l’origine dans le cadre de la couveuse d’activités, cette structure s’est spécialisée dans les espaces verts en mobilisant des salariés en insertion. Depuis 2023, Ativert est devenue une SCOP (société coopérative et participative) dirigée par ses trois encadrants. « C’est un bel exemple de réussite, souligne-t-il. Chaque année, une dizaine de personnes en insertion passent par Ativert, et beaucoup en ressortent avec un emploi durable. Aujourd’hui, la structure est solide, les résultats sont là, reconnus par l’État. C’est exactement ce que nous voulions faire : offrir une seconde chance et remettre des gens sur le chemin de l’emploi. »

Un regard tourné vers l’avenir

À la question des prochaines étapes pour le RLISE, Serge Camats insiste sur l’importance de rester fidèle à l’esprit d’origine : la proximité et le soutien aux habitants. « Le lien avec les communes est essentiel, c’est la base. Mais le partenariat avec la communauté de communes et les autres institutions a permis de franchir un cap indispensable. »

L’obtention du label France Services apparaîtrait comme une nouvelle avancée. « C’est un pas de plus qui nous permettrait de rendre service dans des domaines où, pour l’instant, nous ne pouvons pas intervenir. Cela complèterait la panoplie d’outils mis à disposition des habitants. »

Une aventure collective

Pour Serge Camats, l’histoire du RLISE est avant tout une aventure humaine et collective. « Nous avons eu la chance, dès le départ, de croiser des personnes compétentes et motivées, comme Karine et Cathy (la direction), qui ont donné une impulsion décisive. Mais surtout, nous avons toujours travaillé avec le même objectif : aider les gens qui en avaient besoin. Et ça, ça reste. »

Nous remercions Serge Camats pour son implication et sa présence toujours aussi constante au sein du bureau du RLIse et pour sa disponibilité lors de cet entretien.

ENTRETIEN SERGE CAMTS,